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Coffee & Cigarettes.
21 septembre 2011

Shark 3D

Shark 3D de David R. Ellis.

19782727

Oui en effet, le titre est un peu nanardesque, rien d'étonnant de la part d'un type qui a un film nommé Asylum dans sa filmographie (comprendra qui pourra). Ce type, c'est donc David R. Ellis, connu notamment pour avoir réalisé deux des volets de la saga Destination Finale (à savoir le 2 et le 4), ainsi que Des serpents dans l'avion ou encore Cellular. Sachant que connu ne veut pas dire talentueux, le jeune galopin se risque à plonger dans un fillon déjà bien exploité, à savoir le film "de requin".

Bon, vous avez vu l'affiche typée série B avec son joli name-dropping qui fait tâche, vous avez lu le synopsis écrit par Captain Obvious himself qui parle de "requins ultra agressifs" (outre le fait que le mot "ultra" n'est plus vendeur depuis les années 80, on se doute bien que des requins doux et cordiaux, c'est moins efficace), vous avez vu la bande-annonce et donc vous avez peut-être eu cette petite étincelle qui vous a conduit jusqu'à Alexandre Aja et son Piranha 3D. Il est vrai qu'à presque un an d'intervalle, le rapprochement est aisé, il faut dire que Shark reprend les mêmes bases; à savoir des personnages stéréotypées à outrance (oui, je sais que créer des personnages non-stéréotypés est, en soi, quasiment impossible, mais quand même), avec des belles filles en bikinis et des jeunes hommes testostéronés au corps enduit d'auto-brozant qui partent en virée pour se payer un moment de fun dans une île déserte - et accessoirement dans une chouette villa. Des jeunes riches oui, merci Hollywood de nous faire rêver un peu. Mais si le film d'Aja n'avait pas d'autre volonté que de s'appuyer sur du second degré, de nous offrir du fun et de la boucherie, Shark, lui, va prendre son sujet beaucoup plus au sérieux. Trop.

 

19747730 Pourquoi tu passes pas ici connasse ?                  

 

Shark 3D est en quelque sorte un mélange entre des films comme Piranha 3D ou bien évidemment Les Dents de la Mer, plongé dans un contexte légèrement American Pie (mais pas trop, si Piranha 3D savait être "sexy", Shark ne l'est quasiment pas, navré), dont l'intrigue va faire un petit Detour Mortel dans un Hostel aquatique. Vous me suivez ? En gros, le film est bien évidemment basé sur des gens qui se font bouffer par des requins, mais ajoute également une histoire de vilains méchants au beau milieu de tout ça pour justifier l'apparition de ces fameuses bestioles dans le lac. Outre le fait que cette histoire est totalement inintéressante, elle permet surtout de plomber le film et de relayer les requins au second plan, on ne sait plus qui est le vrai prédateur, et ça, ça ne se pardonne pas. À noter que l'un des méchant est une sorte de vampire qui boit de la bière, c'est dire si quelque chose cloche.

L'autre point qui cloche, c'est la construction du film... et ses dialogues. Soyons honnêtes, si on enlève les attaques de requins, le film tourne au ralenti. Sans oublier que la mise en scène est suffisamment bâclée pour qu'on connaisse dès les premières minutes le nom des survivants. Au final, on s'emmerde copieusement pendant 1h30 en mangeant des discussions niaises, en se rinçant l'oeil avec des nombrils et en attendant paisiblement que nos chers protagonistes se transforment en un amas de chair déchiquetée plongé dans une flaque de sang. D'ailleurs, la plupart des attaques ne sont pas très efficaces, il faudra attendre les 3/4 du film pour enfin commencer à grignoter notre pop-corn, notamment avec l'attaque du jet-ski (qu'on attends depuis le début, oui) ou encore ce gros-plan aquatique sur la gueule du requin. Malheureusement, c'est très, très, très limite pour un film de cet acabit, et on se lasse rapidement de regarder des morceaux d'ailerons, de l'eau rouge et des gens en train de boire la tasse. Ou comment utiliser le hors-champ quand il ne faut pas.

 

19782200Kirikou chez les requins.


Sans compter que le film est également bourré de faux raccords et d'incohérences, je ne vais pas les lister parce que ce serait long (le bâteau qui se tape la berge et qui explose à 50 cm de là ou il est parti, c'est un peu moyen). Donc Shark se plante dans le sexy, dans l'horreur, dans le carnage... qu'est-ce qu'il reste ? Ah oui, l'humour bien sûr ! Si l'ineptie du scénario est plus lassante que drôle, il reste qu'on a droit à quelques scènes relativement comiques. Avouez que voir un gars prendre un harpon et aller dans la flotte pour tuer le requin qui a bouffé sa copine (et qui lui a également bouffé son deuxième bras), c'est drôle. Après, est-ce que c'était volontairement drôle ? C'est une bonne question. Je finis par un petit point 3D; si le film est encore un poil sombre, il est tout de même regardable. Reste que s'affubler d'une 3D pour se transformer en ersatz de Cousteau et nous balancer des plans ou le requin bouffe la caméra à chaque fois qu'elle plonge dans l'eau, c'est limite.

En bref, Shark 3D s'accroche à Spielberg et Aja sans atteindre leur niveau, sans même penser à poser une patte personnelle. Pas de Crocosaurus à l'horizon, peu de sang, pas de fun, un second-degré inexistant, Shark 3D se prend trop au sérieux et échoue sur la plage cinématographique du film inutile.

PS: Je pense qu'on peut applaudir les sorties ciné du moment, La guerre des boutons à côté de La nouvelle guerre des boutons, qui a dit que les français étaient des boulets ?

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