Identité secrète

Identité secrète de John Singleton.

Mh, fond gris/bleu un peu sombre, immeubles, titre rouge, nom de l'acteur en blanc, même police d'écriture... est-ce que Singleton voulait nous faire croire qu'il avait pondu son Inception avec une telle affiche ? Disons que c'est une coïncidence, ça vaudra mieux. D'ailleurs, on retrouve Taylor Lautner sur cette même affiche, et à vrai dire, après avoir passé quelques heures aux côtés des plus ridicules vampires de l'histoire du cinéma, on doute que ce soit très vendeur de retrouver son doux sobriquet dans la catégorie rôle principal - bien que la tagline soit relativement alléchante. Mais vu qu'il n'y a pas énormément de film à voir en ce moment, allons-y gaiement.

Un homme normal se serait cassé la gueule en courant sur le tapis, mais Taylor, il est fort lui.

Et le verdict n'a rien de très... étonnant. Notre cher Jacob se retrouve une nouvelle fois dans un film à l'intrigue aussi mince qu'un pénis de lépreux, et on se rend compte une nouvelle fois qu'il n'a été embauché que pour sa gueule, ses muscles, sa bouche qui semble recouverte d'un rouge à lèvres de femme cougar et son succès dans la saga Twilight tant la liste de ses talents d'acteurs est aussi vierge qu'un best-of d'Étienne Daho. Il faut l'avouer, outre les scènes ou il semble incarner un dieu grec plutôt qu'un acteur, et les quelques scènes de combats ou il est relativement crédible, le reste n'a franchement rien de palpable. C'est à se demander s'il n'a pas une réserve de rondelles d'oignons dans la poche pour tirer les quelques larmes du film. Cela dit, pour sa défense, il faut également admettre qu'il est entouré d'une équipe de cadreurs qui plombent totalement ses scènes d'action, principalement les scènes de combats d'ailleurs.

À l'image du scénario, le film est mou du gland, il s'enlise dans une écriture qui semble vouloir se rapprocher de Jason Bourne mais n'en atteint jamais l'essence, ni même le rythme, plombé toutes les dix minutes par des scènes sans intérêt. Notons que le film est beaucoup trop long à se lancer, et l'élément déclencheur de l'histoire (à savoir cette fameuse photo) arrive comme une côte de porc dans un couscous. Partant de ce postulat, difficile de ressentir un quelconque intérêt pour les minutes qui vont suivre, d'autant plus qu'elles seront parsemées de dialogues douteux, de scènes totalement dépourvues de la moindre surprise et de jolis clichés (le black qui fournit des pièces d'identité, des armes et tout le tralala, c'est très Boyz N the Hood n'est-ce pas).

Attention, la fille cachée d'Emmanuel Chain est dans le film.

En bref, si le producteur d'Identité secrète affirme que Taylor possède une présence physique et un charme qui touche autant les hommes que les femmes, on aura vraiment du mal à trouver suffisamment d'arguments pour appuyer la première partie de cette phrase, quand à la deuxième, à moins d'être homosexuel, on laissera la parole au public féminin en s'équipant une nouvelle fois d'une paire de boules quiès pour survivre à la réponse.