Fright Night

Fright Night de Craig Gillespie.

Fright Night, c'est l'histoire d'un ado qui habite dans une banlieue paumée faite de petites maisons carrés alignées au centimètres près, et qui a comme voisin, un vampire *bruit de violons stridents*. Non attendez, on refait une prise; Fright Night, c'est l'histoire d'un ado cool et populaire qui se tape la plus jolie fille de son lycée, qui renie ses anciens potes pour des ados décérébrés afin de mieux rentrer dans le moule et qui va devoir sauver sa maman et sa petite amie des griffes d'un vampire beau-gosse *ersatz de Bob Dylan en fond sonore*. Ah, c'est mieux. C'est pas comme si on bouffait des teen-movie remaniés à toute les sauces depuis quelques années, c'est pas non plus comme si Twilight avait définitivement ruiné le concept du film ado/vampire, donc tout devrait bien se passer.

Oui effectivement, c'est bien cette moto qui ne démarre pas au début du film. Les vampires savent aussi réparer les moteurs.

C'est un remake, et je n'ai pas vu l'original, donc pas de comparaison, et il est visiblement disponible en 3D mais je ne l'ai vu qu'en 2D (cela dit payer pour voir un film "d'horreur" en 3D, maintenant qu'on sait que ce sera certainement irregardable, ce serait un peu idiot). Bref, on aura compris que le scénario suinte le fond de corbeille, mais faut-il se fier aux apparences ? En l'occurence, oui. Les personnages vont trop bien ensemble, tout est trop scénarisé, tout est trop... trop déjà-vu, les deux acteurs et quelques scènes (notamment dans la maison) rappellerons d'autres films, comme le Paranoïak de D.J. Caruso, et quand le film veut faire monter la tension, il emploie des procédés utilisés depuis des lustres - oui, ces fameux jump-scares - et qui ne fonctionnent qu'avec des spectateurs qui ont passés leur vie à regarder des épisodes de Hartley coeurs à vif et des émissions sur la reproduction des oursins. Cela dit, le film arrive à trouver quelques sursauts de bonne volonté, notamment pour cette scène ou nos trois protagonistes se retrouvent à prendre la fuite en voiture... sauf qu'on connait quasiment à la seconde près le déroulement de la séquence, donc intérêt zéro.

Côté acteurs, Anton Yelchin n'est ni bon ni mauvais, il remplit la pellicule, tout comme Imogen Poots (alors qu'elle était suffisamment crédible dans 28 semaines plus tard, comme quoi, diriger des acteurs, c'est un métier), Toni Collette colle parfaitement à l'image de sa petite bourgade mais beaucoup moins au film, on la croierait presque sorti d'un épisode de Desperate Housewifes, David Tennant hérite du rôle à la fois le plus naze et certainement le plus frais du film, quand à Colin Farrell, même s'il n'est pas mauvais en vampire, il nous ressert encore une fois ses gimmicks habituels, mais ça ne suffit pas.

De nos jours, les ados populaires portent des t-shirts avec des pigeons dessus, vous le saurez.

En bref, Fright Night fonctionne aussi bien que si l'on avait remplacé Farrell par Bruce Willis et qu'on avait nommé le film Mon voisin est un vampire, ça ne dépasse pas la case divertissement. Non pas que ce soit la faute des acteurs mais simplement celle du scénario, formaté à outrance et qui ne nous offre rien de bien intéressant (ou de bien nouveau d'ailleurs, puisque même si ce serait probablement une insulte magistrale, ce serait drôle qu'on change un peu les "règles" du film de vampire, parce que la croix, le pieu, l'ail, l'eau bénite et j'en passe, c'est un peu redondant) à se mettre sous la dent.