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14 décembre 2011

Mission Impossible: Protocole Fantôme

MI: Protocole Fantôme de Brad Bird.

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Le retour tant attendu de la Force Mission Impossible est enfin arrivé ! Cinq ans après le dernier volet pondu par J.J. Abrams, la fine équipe remballe pour un quatrième volet qui va tenter de pousser encore plus loin les limites du pas bien possible. Cette fois c'est Brad Bird qui tient la caméra, une première puisque son cv ne comporte que des films d'animation. Etonnant de la part d'une franchise comme MI de laisser un "novice" prendre le contrôle de la réalisation, mais pourquoi pas, après tout l'intérêt de la saga passe aussi par le changement de réalisateur.

 

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Premier détail notable de ce film, comme l'a d'ailleurs souligné Yann Barthès récemment, depuis le premier volet de MI il y a 15 ans, Tom Cruise semble avoir vieilli au ralenti. À  50 balais, le Tom continue de faire ses propres cascades, de sauter dans tout les sens et de passer au travers des vitres comme s'il avait huit ans... on avait remarqué son énergie sur le plateau d'Oprah mais le voir à l'écran avec autant d'énergie chaque année, c'est fort ! Ah ce Tom, il nous... bon la critique digne d'un magasine people ça va cinq minutes.

Revenons à nos zébus, le film commence avec une jolie scène d'intro dans une prison russe et un générique qui laissera peut-être de marbre certains fans de la série, ou tout simplement ceux qui n'apprécient pas qu'on balance des mini-spoils sur les évènements futurs du film (vous savez, des images d'évènements qui arriveront à des moments clés plus tard dans le film... des indices quoi). Ce qui en plus ne sert à rien puisqu'on ne comprend généralement pas ce qu'on voit, mais Brad vient du monde de l'animation, il fallait bien lui laisser ronger son os en paix, accordons-lui notre clémence. Générique terminé, Bad Robot offre un petit cadeau qui devrait ravir les fans de Lost en la personne de Josh Holloway, et nous montre un second personnage nouveau dans la saga, Sabine Moreau, une tueuse joué par Léa Seydoux qui est certes très jolie mais qui semble avoir besoin de faire une sieste depuis sa naissance (quoique c'était pas beaucoup mieux avec Emmanuelle Béart, comme quoi on a pas tous la même définition du charme à la française). Puis on rentre dans le vif du sujet, mission, contre-mission, protocole fantôme enclenché, on va pouvoir lancer la machine.

 

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La nouveauté de ce quatrième volet est d'une part affirmée par l'écriture du scénario, qui multiplie les gags et les bourdes et nous décroche naturellement un sourire toutes les vingt minutes - grâce à Simon Pegg notamment, véritable plue-value de la franchise - mais aussi par sa réalisation qui reste très fluide et très aérée. L'autre point innatendu, c'est ce Ghost Protocol qui oblige Ethan et ses compères à n'utiliser qu'un arsenal limité de gadgets, de ressources et de personnel. On s'engage donc dans un film artisanal ou la plupart des gadgets sont foireux (les gants, la machine qui crée les masques, même la cabine téléphonique qui ne s'auto-détruit pas après le message) et où l'improvisation est de mise. Croyez-le ou non, mais si sur le papier ça semble être une insulte à la franchise, Brad Bird et son équipe viennent de signer un volet parfaitement respectable de Mission Impossible.

Tout est là, les cascades à pied, en bagnole, les scènes d'escalade, de voltige (Dubaï, quel beau choix), le côté John McLane d'Ethan Hunt, une poignée de séquences épiques (une tempête de sable quand même), des explosions, des destructions (chez les Russes mais pas chez les Arabes, attention), des comptes à rebours, des infiltrations, des voyages d'un bout du monde à l'autre etc, et même si on peut trouver ça redondant (quoique ce serait un paradoxe, comment voulez-vous faire un volet de MI autrement ?), tout est mis en scène en ajoutant une dose de fun, et en enlevant une dose de sérieux, en témoigne la géniale séquence de "fuite" dans l'hôpital russe ou Hunt se retrouve coincé sur un rebord de fenêtre sans avoir les couilles de sauter dans une petite benne à ordures située quelques mètres plus bas, une sorte d'auto-critique qui est totalement la bienvenue.

 

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MI4 va également pointer quelques références aux épisodes précédents, s'attarder sur les détails, chercher des idées géniales, autant pour la mise en scène que pour les quelques gadgets utilisés (sombrant parfois un peu trop dans la sci-fi tout d'même) et s'entourer d'un casting plutôt correct. On retrouve évidemment l'increvable Tom Cruise en premier plan qui, grâce à l'écriture du film, sort de sa caricature, offrant un nouvel Ethan Hunt aussi lessivé qu'énergique (si, les deux peuvent aller ensemble), accompagné de Paula Patton qui n'est là que parce qu'il faut une femme dans le casting, Jeremy Renner qui semble être un deuxième Ethan Hunt, Simon Pegg qui est devenu un homme de terrain pour notre plus grand plaisir, mais aussi Mikael Nyqvist et son doublage ridicule, qu'on connait notamment grâce à la saga Millénium et... et vous me direz qu'il manque un personnage jusqu'ici récurrent dans la saga Mission Impossible. En effet, il manque le grand Ving Rhames, mais MI Protocole Fantôme réserve quelques surprises que je ne peux pas révéler, ce serait dommage. Reste quelque chose d'incompréhensible, c'est le personnage de Theodore Brassel qui passe subitement de Laurence Fishburne à Tom Wilkinson. Bon.

Côté réalisation, le challenge est réussi haut la main pour Brad Bird. Pas si éloigné d'un cinéma d'animation, le cinéaste montre sa maitrise des composition, du cadre, du rythme et offre quelques plans et idées tellement grandioses qu'on lui pardonnera d'avoir réussi l'exploit de camoufler le reflet de caméra face aux lunettes de soleil sans arriver à camoufler une grue sur une portière de voiture. Autre mérite qu'on peut lui offrir, c'est celui d'avoir su convenablement diriger des acteurs, exercice plutôt ardu pour un spécialiste de l'animation.

 

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En bref, ce nouveau volet de Mission Impossible est un vent de fraicheur dans une franchise en dent de scie. Le scénario est moins complexe et plus lisible, quoique peut-être trop simpliste, l'action est toujours au rendez-vous, maitrisée par une bonne réalisation, avec un récit qui se pose en contradiction totale avec ces prédécésseurs, avec des personnages plus "humains" qui hésitent, qui doutent et un esprit d'équipe qui prend le dessus sur une technologie obsolète... bref, Protocole Fantôme rémanie les fondements de la saga pour offrir un film qui s'éloigne des clichés du blockbuster et qui remplit aussi bien la case spectacle que la case divertissement, sans provoquer l'indigestion. Mission accomplie, 2011 nous a enfin offert un film d'action en bonne et due forme.

[Bon par contre il faudra peut-être revoir les sponsors, parce que la BMW guirlande avec des néons partout, même si on la voit cinq minutes, ça fait vraiment tâche]

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