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29 octobre 2011

Tintin : Le Secret de La Licorne

Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne de Steven Spielberg.

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Inutile de présenter Tintin, le petit Indiana Jones reporter inventé (ou presque) par Hergé et probablement connu dans le monde entier - ou pour les intimes, le petit roux à la houpette rebelle (ne pensez pas à Mary à tout prix maintenant, ce serait plutôt dégueulasse). Après les nombreuses adaptations plus ou moins foirées, c'est au tout de Steven (en attendant celui de Peter Jackson) de tenter le coup, on va dire qu'il a eu une bonne expérience sur la série des Indiana Jones et qu'il a maintenant les moyens techniques pour faire du travail correct, alors pourquoi pas.

Pour parler de ces fameux moyens techniques, il faut admettre que la motion-capture donne un résultat assez bluffant. Bien que certaines scènes manquent d'un soupçon de fluidité, l'ensemble est tellement travaillé qu'on touche le photoréalisme le temps de quelques séquences - à ce propos, pour avoir vu le film en 3D, certes la profondeur de champ est relativement agréable, mais honnêtement je vous conseillerais la version 2D, car lunettes enlevées, les couleurs deviennent beaucoup plus intenses (peut-être trop remarque) et on profite beaucoup plus du travail réalisé par l'équipe de Spielberg, tant sur le niveau de détails assez impressionnant que sur la qualité des textures, la modélisation des visages ou encore les jeux de lumières. Petit détail cependant, j'ai trouvé le capitain Haddock un peu... disproportionné. Maintenant, est-ce que ça valait la peine de mettre autant de moyen pour un tel film ? Après tout, quel intérêt de travailler sur un film d'animation pour rendre tout ce qu'on voit à l'image le plus réaliste possible ? On paye des acteurs pour les bombarder de capteurs et on passe des heures à créer des séquences numériques alors que... on a les acteurs, on peut les faire tourner pour de vrai bordel ! Mais soit, partons du fait qu'un Tintin "en vrai" serait peut-être un peu ridicule.

 

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Le film commence avec un générique assez simpliste, un peu dans le même style que ce qu'avait fait Spielberg pour Arrête-moi si tu peux, mais en Tintin. Joli générique mais un poil long tout d'même. Puis on découvre les premières images de notre ami et je pense que les avis seront partagés quand à l'adaptation qu'à fait Spielberg. J'ai toujours vu Tintin comme un mec assez simple, très curieux, qui va partir aux quatres coins du monde sans nous perdre avec des explications historiques à dormir debout. Lire un Tintin c'était prennant, on rentrait sans problème dans l'histoire et je pense que la plupart des gens n'auront pas de mal à s'identifier au personnage. Et surtout, malgré ses apparences bonhomme, Tintin semblait... adulte. Or ici, j'ai eu du mal à retrouver le personnage de l'époque. Voir un Tintin avec un flingue qui accroche des "trophées" aux murs de son appartement, voir des combats de grues improbables et une mise en scène bien trop rythmée et bien moins "classe" que ce qu'à fait Hergé, c'est assez troublant. Mais il y a deux points critiques selon moi. Le premier est que que Tintin reste un personnage qu'on ne peut que qualifier de sympathique, arrêtez-moi si je me trompe. Or à aucun moment dans le film on arrive à retrouver la sympathie du rouquemoute. Deuxième point critique, c'est ce mélange qu'à voulu faire Spielberg en fusionnant plusieurs tomes (je ne sais plus exactement lesquels, pardon mais ça remonte à un bail !). Au final, on se contente de regarder mais on est pas dedans, on ne ressent pas l'engouement qu'on pouvait trouver dans les bandes-dessinées, la chasse au trésor n'a rien de tès intéressant, tout est beaucoup trop linéaire et ça c'est pas très très bien. Là ou Hergé trouvait le moyen d'en faire beaucoup avec peu, Spielberg fait de la surenchère à tout les étages mais le résultat est bien trop faible à mon goût.

 

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Concernant les autres personnages, beaucoup d'entres eux font de la figuration. Prennez Milou, personnage emblématique de l'univers Tintin n'est ici qu'un vulgaire chien de grand-mère (sans compter qu'il a franchement une sale gueule). Dupond et Dupont, qui sont censés être un peu maldadroit mais qui pourtant arrivent à faire leur boulot de la même manière qu'un OSS117 se retrouvent ici à enfiler des costumes d'attardés. Reste le capitain Haddock qui est probablement le seul personnage à apporter la touche d'humour nécessaire au film - mais encore une fois, l'humour d'Hergé perd énormément d'ampleur chez Spielberg. Et si dans les livres les expressions les plus étranges fusent dans tout les sens, ici Spielberg se contente d'en utiliser quelques-unes, sans s'accaparer l'ensemble de la "langue Haddock" qui est quand même un Bescherelle à lui tout seul. Ne parlons pas de la Castafiore puisqu'elle ne sert à rien.

Certes, le film offre quelques séquences sympathiques, du point de vue technique comme les chouettes raccords pendant le delirium tremens d'Haddock dans le désert, du point de vue réalisation comme cet énormissime plan-séquence pendant la course-poursuite au Maroc, ou encore quelques idées funs, comme ces petits oiseaux qui viennent tourner au-dessus du pickpocket assomé (qui, disons-le, est probablement la seule scène rappelant l'essence de la bande-dessinée). Mais tout ça est finalement aussi futile que l'accréditation de Gad Elmaleh au générique ("salut maman, je joue dans un Spielberg mais j'ai que trois lignes de dialogue"). À vrai dire, ce qu'on peut repprocher à Spielberg, c'est d'avoir simplement fait ce qu'il savait faire sans chercher à pousser le bouchon un peu plus loin (ou moins loin). Car il faut le dire, il reste un cinéaste qui a relativement contribué à l'évolution du cinéma, de sa vision des extra-terrestres dans E.T, de sa maitrise des jeux de lumières dans Rencontres du troisième type, de la qualité de sa mise en scène dans Duel, de la manière dont se déplacent les dinosaures dans Jurassic Park et j'en passe, la liste est longue, je suppose que c'est la raison pour laquelle on lui en demande beaucoup. Ici, il s'est contenté de piller les tombes d'Hergé et de mettre tout son savoir-faire au profit d'une forme de pédanterie destinée à créer du spectacle (et à tenter de faire de l'ombre à James Cameron, soyons réalistes) plutôt que d'y mettre à profit de son scénario. Comme s'il avait voulu intégrer le Tintin de l'époque dans le monde moderne. Est-ce un mal pour un bien ? À vous de juger !

 

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En bref, Tintin est loin d'être un mauvais film, il a d'innombrables qualités si on le prend comme un métrage à part entière, mais niveau adaptation et retranscription de l'univers Tintin, c'est une toute autre histoire.

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