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Coffee & Cigarettes.
12 octobre 2011

Drive

Drive de Nicolas Winding.

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Je pensais faire une critique d'Apollo 18, mais à part vous conseiller de ne pas aller le voir, je n'aurais rien de mieux à dire, je vais donc me tourner vers Drive, le dernier film de Nicolas Winding. Un film relativement étonnant, déjà parce qu'on ne s'attend pas forcément à ça au premier coup d'oeil - et ce n'est pas Sarah Deming qui me contredira  - mais aussi parce que le film est probablement l'un des meilleurs de cette année.

Étonnant car effectivement, le titre, l'affiche, la bande-annonce et même le synopsis semblent vouloir faire passer Drive pour un film d'action à base de bagnoles et de mains sales, et quand on voit qu'il est également sponsorisé par Skyrock, on ne peut que se fondre dans le moule. Malheureusement (enfin, heureusement plutôt), on comprend rapidement qu'il n'en est rien, avouons qu'un générique aux lettres roses posé sur une bande-son des années 80, ça ne ressemble pas à du Fast & Furious, et que dire de cette première "course-poursuite" bien plus furtive qu'assourdissante. Et le film continue sur sa lancée, il n'est ni nerveux, ni testostéronné à outrance, il n'offre pas de courses poursuites ou la moitié de la ville est détruite toutes les cinq minutes, il ne montre ni fesses, ni jantes chromées, rien de tout ça, même les plans filmés à l'intérieur de la voiture n'ont pas de rythme, alors on se fait un lavage de cerveau, et on repart sur de bonnes bases; Drive n'est pas un film d'action, c'est un film d'auteur.


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Ou plutôt un joli mélange des genres, un peu de polar, un peu de thriller, un peu d'action, un film à l'étiquette vintage qui ne tombe à aucun moment dans le plagiat, pas plus que dans la facilité comme on pouvait s'y attendre avec ce début de romance. Non, si le film parait lent, il est bel et bien bercé par une mise en scène impeccable qui réussi avec brio à rythmer un film ou les dialogues se font rares. À première vue, Drive parait presque aussi calme et aussi impassible que son acteur principal, mais va peaufiner son écriture en intégrant son personnage dans le monde mafieux. Pas de cigares ni de gunfights à la pelle, pourtant la violence est bien là. À la manière d'un Cronenberg, elle est toujours présente, ne se manifeste que lorsqu'elle est nécessaire, et quand c'est le cas, Winding n'y va pas par le dos de la cuillère, les scènes sont brutales, sanglantes, rapides et efficaces. Que demander de mieux.

Mais l'intrigue est aussi portée par un côté love-story, en quelque sorte (un générique rose, c'est pas un choix anodin je suppose). Car si le chauffeur semble quasiment dénué de tout "sentiments" pendant un certain temps, il suffit qu'il croise le chemin de sa voisine (Carrey Mulligan) pour qu'on découvre les notes de douceur qu'il manquait au film. S'en suit une relation platonique pas forcément intéressante mais pourtant indispensable puisqu'elle nous fait comprendre que le côté protecteur de notre héros prendra le dessus sur le reste. Comme quoi, on peut être le bon, la brute, et le truand en même temps. C'est là tout l'intérêt du film, jouer sur les contrastes, mélanger romance et mafia, mélanger film d'action et film de genre, balancer une musique électro sur un plan quasi-inerte, choisir un acteur posté à 20 000 lieux d'un McQueen ou d'un Russell, et la suprise c'est qu'il le fait bien.


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Et si tout fonctionne si bien, c'est parce que le casting est à la hauteur du récit, de Gosling à Mulligan en passant par Ron Perlman, Albert Brooks, Bryan Cranston et j'en passe, pas un d'entre eux ne dérape. Et c'est aussi, évidemment, grâce à une grande réalisation que Drive a su obtenir ses lettres de noblesse, car rares sont les films de ce genre et de cette époque qui peuvent se vanter de maitrîser aussi bien le cadre, la lumière, le rythme, pour que le tout soit aussi satisfaisant pour un cinéphile qu'esthétiquement beau pour un novice.

Drive est certainement la plus grosse surprise de cette année, ne vous en privez pas.

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