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Coffee & Cigarettes.
25 avril 2011

Scre4m

Scream 4 de Wes Craven.


scream_poster

 

Quelle drôle d'idée de la part de Craven, pondre un nouvel épisode (ou devrais-je dire une nouvelle trilogie) de la saga Scream, 11 ans après le troisième, 15 ans après le premier, alors que les quelques parodies produites entre temps ont clairement décrédibilisées le côté horrifique de la franchise... remettre la sauce en espérant qu'elle monte, ce n'est pas un défi, c'est un miracle.


On connait tous les codes du film d'horreur, on connait tous le fonctionnement des Scream, le seul but est de trouver le tueur et évidemment, Scre4m fonctionne encore de la même manière (oui, les « nouvelles règles » qu'on nous promettait lors de la promo sont bidons). Difficile d'innover dans le genre sans tomber dans la parodie grossière, puisque rappellons le, c'est bien Scream et non Scary Movie, le film doit faire peur. Si les volets deux et trois n'ont pas été d'une grande utilité, celui-ci ne l'est pas non plus, mais, si la mise en scène reste classique et typée nineties, le film trouve sa place grâce à un développement plutôt habile, une écriture qui valse entre l'horreur et l'auto-dérision et quelques références notables qui enrichissent un peu le film.

scream_41

Malheureusement, Craven s'est appuyé sur cette mode trash qui déferle sur nos écrans depuis quelques années afin d'en balancer dans son Scre4m, oubliant totalement de construire l'atmosphère angoissante qui régnait dans le premier opus et laissant de côté son imagination au profit de meurtres sans horreur et sans surprises. De plus, l'intégration du film dans notre époque est assez minimaliste, des jeunes geeks un peu idiots, des meurtres filmés à la webcam, les téléphones portables, un peu de fiesta, un peu de femmes et j'en passe, jusqu'au twist final ni décevant ni original qui nous apprend que le tueur ne tue que pour la célébrité (ou que pour des « fans »), tout semble être un énorme emballage conçu pour nous faire oublier un récit qui n'a pas évolué depuis 15 ans.


L'originalité est donc le gros point faible de ce Scre4m. Passé la scène d'intro, le reste restera une grosse déconstruction des précédents volets, sombrant dans le slasher pour ados et râclant un peu trop du côté comédie. Le film ne nous apprend rien de nouveau, ne nous offre pas grand chose à regarder, les meurtres s'enchaînent et quand il n'y en a pas, c'est l'ennui qui prend le dessus. Cependant, Scre4m a une critique de fond assez intéressante - qu'il décrit au travers de Stab -, celle de l'industrie du cinéma en pleine décadence, pondant des masses de remakes, de suites, de reboots etc tout plus mauvais les uns que les autres (l'année 2010 pourra confirmer, même 2011 tiens !), et Craven se plait à nous le faire comprendre tout au long du film. Ce qui est assez drôle puisqu'il a également essuyé des suites et des remakes pas toujours glorieux, prétentieux le bonhomme.

scream_4_2011_18984_1140397810

Parce que non, le film n'est pas mauvais dans son genre, mais, s'il remplit tout juste son rôle de divertissement ironique à cause de son rythme mou du gland, on regrette principalement de n'avoir aucun frisson et aucune tension jusqu'au générique final, ce qui est plutôt contradictoire... pour un film d'horreur, il s'intègre donc lui-même dans son discours sur la nullité des suites au cinéma, et j'ai du mal à admettre que ce soit volontaire.
« On ne déconne pas avec l'original », n'est-ce pas.

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Commentaires
H
J'ai aussi trouvé dommage que le film ne joue pas davantage sur les frissons...
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