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22 mai 2011

Insidious

Insidious de James Wan.

insidious

Insidious, c'est d'abord la collaboration de deux cinéastes (on met bien le point dessus, impossible de passer au travers), soit James Wan à la réalisation (Saw), et Oren Peli à la production (Paranormal Activity), le tout sur un scénario de Leigh Whannell (scénariste des trois premiers Saw). Beaucoup de Saw donc, ce qui reste assez étrange puisque Insidious ressemble d'avantage à une évolution de Paranormal Activity qu'à un film "Sawesque". Dans les deux cas vous me direz (ou pas), on a vu mieux comme référence, et vous aurez probablement la crainte de vous retrouver à regarder un spectacle de chaises, de portes et de casseroles pendant 1h30, ce qui est appuyé par le mince synopsis qui nous parle de maison, d'enfant et de phénomènes paranormaux (et même appuyé par l'affiche).

Eh bien pas tant que ça. Insidious est une sorte d'évolution de Paranormal Activity, une version plus travaillée, plus réfléchie et finalement plus efficace. Pourquoi ? Parce que nos deux compères sont allés chercher du côté de l'épouvante, ce côté giallo, ce côté Poltergeist, Amityville, L'exorciste, voir même quelques soupçons Hitchcockien, Lynchéen, Kubrickien voire Shyamalanien (oui !) par moment. Certes, faire du neuf avec de l'ancien c'est peu inventif, mais si c'est bien fait...

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Bien fait, oui et non. Insidious offre une très bonne première partie, qui commence après le chouette générique - qui ressemblerait presque à un hommage tellement on voit défiler les clichés d'horreur - ou l'on retrouve toute l'ambiance des films old-school, une image désaturée, quelques images freak-out, une réalisation relativement bonne avec ses plans, ses angles de caméra et ce choix de focales bien imaginé (bien qu'elle rase un peu trop les murs parfois - oui, un caméraman ça fait aussi de l'ombre), une première partie tout en retenue qui installe tranquillement sa tension, et qui ne nous donne pas envie d'aller poser un étron comme pour Paranormal Activity. On notera également la bande-son, impeccable tout au long du film, optant pour ces bons vieux violons stridents que les cinéastes de notre époque on tendance à laisser au grenier (pauvre de vous). Malheureusement tout ça a une fin, et la deuxième partie sombre dans une ribambelle de clichés horrifiques mal mis en scène, qui renvoient la tension aux oubliettes au profit d'un coup de poing dans la gueule (ça doit être l'effet Saw).

Le problème, c'est Elise, un personnage qui n'aurait vraiment pas du exister. En plus de ridiculiser le film, cette espèce de pseudo-vétérante médium nous raconte le pourquoi du comment, nous explique ce que nous aurions dû découvrir par nous-mêmes, effaçant tout intérêt et faisant basculer le film dans un délire métaphysique de seconde zone à base de spiritisme, de visions, d'ectoplasmes, de voyage astral, de fumée, de démons et de gros bordel. On découvrira une galerie de personnages clichés et parfois risibles; les deux ghostbusters geeks, la famille des années 20, la woman in black, un ersatz de Dracula ou même Dark Maul avec des bottes en fourrure, quelques problèmes de dialogues (entendre "on a trois caméras qui tournent 24h/24" alors qu'on voit distinctement 4 écrans sur le moniteur, c'est un peu limite), quelques poltergeists photographiques un poil abusifs (surtout quand elles suivent la phrase "j'ai d'abord cru que l'appareil photo était défectueux"... en effet il est sacrément défectueux), quelques jump-scares pas toujours très efficaces, des flashs de lumière bien superficiels et j'en passe. Alors certes, si on prend le film comme une sorte d'hommage, on peut trouver ça crédible dans la forme, un bon paquet de films de l'époque abordant le même thème avaient souvent tendance à partir en couille à un moment ou à un autre, mais là c'est un peu trop.

Insidious

[Bon, petit détail sans grande importance mais quand même, c'est les petits clins d'oeil que l'équipe du film se fait à elle-même, le tableau de la salle de classe n'a pas juste le dessin du masque de clown dans Saw en plein dans le cadre pendant 5 minutes, on voit aussi en gros le nom de James Wan ou encore ceux de l'équipe technique... alors que Wan soit un peu narcissique ou que le personnel de l'équipe Makeup soit content de voir son nom dans le film je veux bien, c'est bon délire, m'enfin pour l'immersion dans le film, ça fait un peu tâche.]

En bref, Insidious est un film intéressant, plaisant, d'une qualité plutôt respectable, mais aussi trop inégal, et même si la fin se réintègre dans le bon contexte, il reste cette seconde partie absurde qu'il aurait fallu tourner autrement. Reste que Wan devrait pouvoir offrir des choses intéressantes s'il continue à peaufiner son "concept".
Note: La grand-mère de Marilyn Manson revient à la fin du générique pendant environ 2 secondes, pour ceux que ça intéressent.

Sortie le 15 juin.

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Commentaires
L
Je n'ai personnellement pas aimé ce film. Pour moi, il ne suffit pas d'avoir un film qui a marché et de foutre plein de références pour réussir.<br /> <br /> http://critiquedecine.canalblog.com/archives/2012/09/14/25104058.html
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