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Coffee & Cigarettes.
11 janvier 2012

J.Edgar

J. Edgar de Clint Eastwood.

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Epaulé par Dustin Lance Black, scénariste d'Harvey Milk, le Clint s'attaque cette fois à John Edgar Hoover qui fut autrefois et pendant près de 50 ans, c'est pas rien, le directeur du FBI. Sachant qu'on avait été déçus par son dernier Au-delà, voire même par Invictus, on attendait quelque chose de plus correct pour ce nouveau film. Quelque chose de plus Eastwood. Dans un premier temps, admettons que J.Edgar brille par les noms qu'il porte en son générique, d'Eastwood jusqu'à Dicaprio, en passant par Naomi Watts, c'est relativement alléchant. Il brille également par sa reconstruction, ses décors ou encore ses dizaines de costumes qui lui donnent un réel crédit. Mais tout ça n'est que détail, le personnage de Hoover porte en lui bon nombres de facettes plus ou moins complexes à mettre en scène et de zones d'ombres à éclairer.

 

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Alors, on peut voir deux lectures au film. La première sera celle d'un excellent film traçant point par point, ou presque, le portrait d'un homme d'état visionnaire, puissant, maniaque par-ci, parano par-là mais toujours prêt à l'ouvrir en grand pour arriver à ses fins, un homme adulé mais solitaire qui n'a que mère pour s'épauler. Un portrait tellement complet qu'il abordera la vie professionnelle de J.Edgar autant que sa vie privée, mettant l'accent, non pas sans maladresse de la part d'Eastwood, sur son homosexualité tout en démontrant que l'homme qui pense tout savoir n'a pas toujours les réponses à ses propres questions.
La seconde lecture qu'on peut avoir, c'est celle d'un biopic qui tente de résumer 50 années en deux heures de film, enchaînant les chapitres de son histoire comme une lecture en diagonale pour tirer un portrait d'ensemble brouillon aussi riche qu'incomplet plutôt que de s'attarder sur un fait précis et de développer le sujet en profondeur. Un film mou qui prend finalement plus de temps pour aborder la vie privée du personnage que pour nous parler politique ou manipulation, oubliant même d'aborder certaines implications glauques de son existence, un film ou la seule véritable scène montrant clairement la dualité du personnage arrive à quelques minutes de la fin, lorsque Tolson nous donne la vraie version du monologue de Hoover.

 

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Le point fort du film est sans aucun doute son casting. Sans être une explosion de sentiments pendant les scènes "intimes", Dicaprio restre très bon et endosse à merveille la complexité du personnage, tout comme Armie Hammer, le jumeau Winklevoss de The Social Network qui lui donne sa réplique sans faillir. Sans oublier Judi Dench et Naomi Watts qui sont tout aussi géniales. Autre point, c'est le maquillage. Le film utilise un système d'ellipse, pas très original d'ailleurs, pour raconter son récit sous deux époques différentes (testament, flashbacks). L'équipe make-up du film a donc vieilli la plupart des personnages le temps de quelques séquences. Si certains sont bluffants et d'autres moins, on se demande pourquoi Eastwood n'est pas simplement allé chercher des acteurs plus vieux... parce que si les visages prennent des rides, les voix ne changent quasiment pas. C'est plutôt étrange.

 

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Bref, le J.Edgar de Eastwood est un film bien fourni qui à première vue est très bon - et qui est un des rares films montrant un headshot sur la joue et pas au milieu du front, je pense que ça mérite d'être signalé ! - malgré une photo un peu simpliste, porté par des acteurs tout aussi bons mais qui souffre d'un choix scénaristique qui peut surprendre. Un peu trop long, parfois ennuyeux, le film n'est pas totalement un portrait de l'Amérique ni vraiment un biopic complet, au final on ne sait pas vraiment comment Eastwood a souhaité montrer ce personnage et c'est plutôt dommage. Pourtant ça reste du Eastwood, mais ils nous a habitués à mieux, difficile de se contenter de ça.

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