Machete

Machete de Robert Rodriguez.

 ENFIN ! 

Il aura fallu 3 longues putains d'années après les deux premiers volets de la série Grindhouse, soit Death Proof et Planet Terror, 3 mois d'attente après la sortie américaine, 20 minutes de trajet, 6 minutes d'une musique d'attente insupportable faite par un genre de pygmée atteint de la gastro qui cracherait sa souffrance dans une flûte à bec, UNE bande-annonce et un honteux quart d'heure de publicités ridicules pour voir les premières images de Machete.

Alors que dire, le côté série B/Z est peu poussé au final, pas de saut de caméra, de pellicule brûlée, de défaut de couleur, de bobine manquante et autres astuces qui enrichissait les premiers métrages, simplement une image sépia, des effets visuels un peu cheap, quelques privilèges dans la réalisation, quelques fausses pubs politiques et quelques idées franchement dantesques (se servir d'un intestin pour faire office de corde, c'est beau). On fait avec. L'histoire, elle, se perd entre une vengeance, une guerre, une révolution et surtout un gros blabla sur l'immigration un peu trop présent à mon goût, mais pourquoi pas.

Enfin, il reste que Machete est un bon et un vrai Rodriguez, une sorte de Desperado politico-mexicain qui ne se prend évidemment pas au sérieux, mené par Danny Trejo qui reprend une nouvelle fois son costume de bad-ass (avec sa gueule il peut difficilement jouer la nourrice dans Desperate Housewives cela dit) qui prend quand même le temps d'être gentleman, avec de l'hémoglobine qui gicle, des "armes" peu conventionnelles, du hot, de l'humour, des répliques dantesques etc. L'ensemble est chouette, la réalisation est plutôt appréciable, on regrettera juste que certaines scènes manquent d'un peu de puissance, et que d'autres présentes dans la fausse BA de l'époque semblent avoir été supprimées (la scène ou Trejo ouvre son manteau bourré de machettes par exemple, je sais pas si j'ai manqué ça mais je ne l'ai vu nulle part). Mais on s'en tape, Machete est un film comme on en voit rarement, qui défonce les codes cinématographiques et qui offre du fun à l'état pur. 

Il faut dire qu'un tel casting, mélangeant plusieurs types d'acteurs (bons et mauvais j'entends) Trejo, DeNiro, Jessica Alba, Jeff Fahey, Don Johnson, Cheech Marin, Lindsay Lohan, Michelle Rodriguez et j'en passe, allant même jusqu'à ramener les grosses fesses de Steven Seagal, c'est déjà frais, voir ces mêmes acteurs incarner des rôles plus ou moins improbables et voir les quelques séquences ultimes que ça offre, ça l'est encore plus.

On (je) regrettera simplement le fait que toute cette implication américo-mexicaine soit un peu trop présente et alourdisse un peu trop le rythme du film en dépit de toutes les scènes et idées qu'il peut offrir. C'est dommage, mais c'est pas grave, partir d'une bande-annonce pour faire un long métrage et terminer avec un film qui dépouille le cinéma malgré qu'il soit, dans la forme, purement basé sur le fun, c'est respectable.