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Coffee & Cigarettes.
22 octobre 2012

That's my boy

That's my boy de Sean Anders.

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Nul besoin de musser la tête au creux de ses paumes lorsque que l'on confesse avec un mélange de fierté et de honte que l'on vient de regarder un film d'Adam Sandler. Car chez Sandler pantocrator, il fait bon vivre, et les bondes de la connerie continuellement ouvertes abreuvent nos oreilles d'un lait au goût étrange, comme privé de son réfrigérateur pendant trop longtemps, pendant que les pupilles des spectateurs innocents se régalent de l'ennivrante et impure caresse qui émane de son faciès dénué d'un quelconque talent d'actorat. S'il fallait éprouver de l'empathie pour quelqu'un, nous nous pencherions avec peine sur le cas des victimes partageant l'écran avec notre héros, ces personnes que l'on appelle acteurs, ou actrices, qui luttent avec honneur avant d'être forcés d'adopter le syndrome de Stockholm comme unique échappatoire.

 

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Car malgré toutes les objurgations, le caligineux Adam persiste et continue sur sa lancée, montrant encore et encore l'étendue de cette volupté particulière qui le caractérise tant. Incarnant une nouvelle fois un protagoniste au cerveau perclus et à l'agacinance pathologique, affublé d'une coiffure des temps anciens, d'une tenue squalide (supposée rock'n'roll) et suffisamment demeuré pour croire dur comme fer qu'appeler son fils Han Solo Berger (comprendre Burger) est un choix aussi cool que judicieux, le bougre nous offre une nouvelle fois une merveille dont lui seul à le secret. Agréable tel le chant d'une touterelle au petit matin, délicat comme un T-rex dans une crèche, poétique comme un étron de routier dégoulinant sur la faïence des toilettes d'autoroute et drôle comme un spectacle de Bigard, Adam Sandler nous embarque une nouvelle fois dans le funiculaire le plus honteux de la comédie américaine et nous fait toucher au sublime dans ce qui reste - pour l'instant - le point culminant de sa carrière.

 

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Adam Sandler est tel le Moloch à travers lequel on sacrifie par l'humour d'un mauvais goût flagrant tous les clichés imaginables que notre monde est capable d'offrir. Du pseudo-rockeur crade décasuplant une bière à la minute, de l'amatrice de gogo-dancing obèse et dégueulasse, du pauvre petit chérubin qui se gratte les parties jusqu'au prêtre prêt à lever les poings pour une phrase mal-placée, personne n'est à l'abri de l'ouragan Sandler. Appuyé par des scénaristes de haute-volée, cet humour délictueux passe également au travers des lignes de dialogue nous congratulant d'un grand-père voulant "disséquer sa prof avec sa bite", mais également par les noms des protagonistes (un patron qui s'appelle Monsieur Spirou, cocasse n'est-ce pas ?). Mais alors qu'Adam avait su, jusqu'à présent, trouver de charmantes Ève(s) pour l'accompagner dans le jardin d'Eden, nous aperçevons ici une possible forme de déclin. Pauvre Adam, cette fois tu ne jouiras point d'alliciantes compagnes dont tu eusses profitâtes lors de tes derniers pèlerinages, soit maudit et contentes-toi de ces femmes mûres à l'épiderme ondulé dont la beauté nitescente n'est parfois que lointain souvenir.

Ce scénario dont le manque flagrant d'originalité nous embrasse tel un palimpseste fatigué d'une schizophrénie dont il ne peut se relever lasse un peu plus chaque minute, nous offrant une valse psychotique dont l'humour maladroit et vulgaire ne peuvent diaprer l'amertume que nous procure cette trop familière ritournelle, ne trouvant son salut qu'avec l'arrivée prophétique du générique de fin, dont la robe noirâtre et lénifiante nous enveloppe telle une délivrance inespérée. On attend avec impatience le thaumaturge qui réussira l'exploit de nous tirer un vrai sourire avec un Adam Sandler en tête d'affiche, auquel cas cette créature céleste restera à jamais la torture cacophonique la plus infâme du septième Art.

 

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Bref, Adam Sandler est au cinéma ce que l'art contemporain est à l'art, ce que le magasine people est à la presse, ce que le Comic Sans est aux polices d'écritures, ce que la collection été 2013 de Raf Simons est au bon-goût, ce que le glaçon est au Bourbon, ce que le Jumpstyle est à la danse, ce que l'araignée est au genre animal... Adam Sandler est une insulte une chose qui existe réellement mais dont on se passerait volontiers sans éprouver le moindre remords. Mais comme dirait Boris, si vous avez des points noirs sur le nez, ne vous regardez pas dans une glace et ils disparaîtront. Du moins, on l'espère.

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Commentaires
C
Hello, <br /> <br /> Un film hilarant qu'il ne faut surtout pas rater. Ansolo, lol, quel nom super. ^^
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