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Coffee & Cigarettes.
20 août 2011

La Piel que Habito

La piel que habito de Pedro Almodovar.

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Je ne suis pas un grand connaisseur d'Almodovar, mais c'est un grand nom du cinéma, ce serait difficile de rater une telle sortie. La piel que habito (qui doit certainement être le premier film dont je n'arrive pas à retenir le nom plus d'une minute - en plus d'ignorer totalement ce que ça veut dire, comme quoi, les deux ans d'espagnol au lycée sont indispensables) est un film plutôt fascinant.

Assis dans une petite salle qui sent le renfermé, avec deux autres perdus qui se sont sans doute réfugiés ici pour voir le film autant que pour profiter d'un semblant de climatisation, c'est après la douce mélodie de la pellicule qui démarre qu'on aperçoit les premières images du film. Le style semble être très espagnol, simpliste, un peu à l'arrache dans la forme, et pourtant on peut difficilement affirmer que le film n'est pas tout simplement superbe. Visuellement parlant. Les lieux, les couleurs, apuyés par la bande-son, tout est superbement maitrisé, et ça se voit.

 

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Au final, le récit ressemble à celui de Frankenstein, l'histoire d'un homme qui cherche à créer une peau humaine s'approchant de la perfection, l'histoire d'un homme cherchant une méthode pour "ressusciter" sa femme. Le tout est relativement bien écrit et la décision de prendre le récit à revers est une bonne décision, car si la première partie est un peu confuse, la seconde nous apporte les réponses dont nous avons besoin. Le film est tout aussi intéressant dans son mélange des genres, et dans la psychologie de ses personnages, le récit ne paye pas de mine pendant quelques dizaines de minutes, puis devient de plus en plus torturé, voire obsessionnel à l'image de ce chirurgien joué par l'impeccable Antonio Banderas (qui retrouve sa VOST, gros point positif). Mais si le scénario est habile dans sa construction, il reste un problème de taille.

Banderas est monstrueux, Elena Anaya est excellente (et belle, oui), c'est un fait, pourtant le récit nous plombe sans cesse avec ses twists, ses flashbacks et ses faux coups d'émotion, aussi singuliers soient-ils. Si on admire la noirceur du récit, on peine tout de même à ressentir une émotion suffisante envers l'un des deux personnages - si ce n'est lors de la scène finale, qui, étrangement, fait un peu tâche et qui pourtant passe comme un bâton dans les roues d'une poussette d'enfant. Ce qui ne serait pas forcément un problème pour un trhiller qui se veut psychologique (quoique), mais quand on mélange le mélodrame et qu'on tente d'y rajouter un peu d'horreur, il faut bien qu'à un moment on prenne parti pour l'un des personnages, sinon le film n'a aucun sens. Et c'est la que La piel que habito montre un petit revers de médaille, l'ensemble est froid quand il le faut (quasiment tout le temps en fait) mais oublie de mettre la chaleur de ses quelques décors dans le corps de ses personnages et n'arrive qu'à combler ce manque avec quelques touches de second degré.

 

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Certes, en cette saison estivale, La piel que habito peut être considéré, à juste titre, comme un chef d'oeuvre. En règle plus générale, le film reste une histoire racontée avec brio, avec une mise en scène grandiose, une réalisation superbe et un duo d'acteurs excellent, mais en étant un peu plus tatillon, et même si je n'aurais pas imaginé dire ça, rajouter un peu d'âme à l'ensemble en aurait fait un film culte, sans aucun doute.

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