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Coffee & Cigarettes.
11 février 2010

Le cuirassé Potemkine

 

Le cuirassé Potemkine de Sergei Mikhaïlovich Eisenstein.

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La pellicule semble un peu pourrie et il a l'air de manquer une partie des dialogues, mais ça vient peut-être de ma version.

Pour l'histoire, le titre est assez explicite, le film évoque autant la mutinerie du cuirassé que l'insurrection qui s'en suit, la révolution de 1905 tout ça. Mais le point technique est probablement le point fort du film, parce que les personnages ne sont pas forcément très intéressants (enfin... individuellement, disons), l'histoire est ce qu'elle est, mais la mise en scène de l'ensemble est de qualité, c'est filmé comme une révolution, et non comme un drame. Logique.

Il y a du rythme, malgré que ce soit assez basique de ce côté là, on présente la scène, on dénoue l'histoire et on met en marche le bordel jusqu'à la conclusion, mais on est dans l'action, dans l'histoire, de la première à la dernière seconde, et même si le film est muet, l'image fait largement sont travail pour "combler".

On commence avec un quartier-maitre qui fouette le dos d'un des matelos pendant son sommeil, Vakoulintchouk (le leader en quelque sorte - non le héros) appelle à la révolte, s'en suit la viande avariée qui est censée faire office de repas, et le tout commence lorsqu'un matelos brise une assiette marquée Donnez-nous aujourd'hui notre pain de demain - avec la scène filmée deux fois sous deux angles différents, je suppose que pour l'époque, ça aussi c'est révolutionnaire ! Là arrive la scène de mutinerie, qui est... orchestrée, c'est le moins qu'on puisse dire, avec un chouette plan qui montre les membres d'équipages postés autour des canons (il manque juste Winslet et Dicaprio à l'avant du bateau). Cette scène est le commencement, mais on sait que la révolution prend toute sa forme dès l'arrivée sur Odessa, avec le plan du poing serré des matelos, entourés du peuple qui visiblement se rallie à la cause.

Puis on arrive à la scène la plus mythique du film, celle des escaliers d'Odessa. Le peuple est uni au Potemkine, ils font tous un petit coucou, on a une succession de plans/gros plans sur les gueules des habitants qui ont l'air heureux, tout ça sur une jolie musique. Puis d'un coup, la musique change et des soldats apparaissent en haut des marches, et là on assiste à un chouette (je sais pas si c'est le mot, mh) spectacle. Les soldats descendent les marche en ligne, bien tranquillement, pendant que le peuple les dévalent, moins tranquillement. Effrayés, tiens.

La mise en scène est grandiose, les soldats tirent, une mère voit son gosse en train de se faire piétiner, gros plan sur son visage (« mon dieu, mon enfant sert de paillasson »), elle remonte les marches et le porte dans ses bras en avançant vers les soldats, tandis qu'une autre tente de protéger sa poussette, mais elle crève. Elle tombe sur la poussette qui dévale les escaliers (vous avez forcément vu une scène de ce type quelque part, allons, même Hitchcock s’en est inspiré). Une séquence culte qui ferait office de manuel pour jeunes cinéastes, autant pour la réalisation que pour le montage (quoique pas juste cette scène, tout le film vaut son pesant de cacahuètes), on peut noter les trois plans simultanés du lion qui dort et qui se réveille d'ailleurs, jolie métaphore. Et puis on arrive à la scène finale, que je vais éviter de décrire sinon ça sert à rien.

Donc en clair, c'est un film de qualité, le côté technique est juste génial et devrait servir de manuel pour jeunes cinéastes, sauf que; film noir et blanc, muet, ça peut paraitre ennuyeux et avec un peu de chance on peut ne rien comprendre, donc ça ne plaira pas à tout le monde - il fait à peine plus d'une heure, laissez vous tenter.

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