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3 avril 2013

TV | Fringe

Fringe de J.J Abrams.

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Avant l'échec d'Undercovers (une série policière sans le moindre intérêt), celui d'Alcatraz (une idée de base fort séduisante mais bien mal utilisée, voire pas du tout), avant Person of Interest (bonne série qui toutefois stagne un peu trop) et avant l'actuelle saison de Revolution qui ne semble trainer un peu des pieds, J.J Abrams avait crée une nouvelle série intitulée Fringe qui, aujourd'hui, fête sa toute dernière saison. Fringe raconte les périples d'une unité du FBI chargée d'enquêter sur des phénomènes étranges et inexpliqués. À sa tête on trouve Olivia Dunham, agent spécial du FBI accompagnée d'une petite équipe comportant le scientifique Walter Bishop, son fils Peter Bishop, son associée Astrid Farnsworth et une vache. On y trouvera également une poignée de G-man (les Observateurs), des chauves en costards qui apparaitront mystérieusement à chaque Fringe Event. La série jonglera avec plusieurs lignes temporelles et autres monde alternatifs, de notre monde actuel jusqu'à un univers alternatif (le même mais en pas pareil), en passant par un futur alternatif se déroulant en 2026, un futur dystopique en 2036 et un futur apocalyptique en 2609.

 

 

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Inutile de vouloir chopper la série en cours de route, il est fort probable que vous ne comprenniez rien, mais soyez tout de même un peu patient si vous la prenez au berceau car la première saison est relativement linéaire, elle permet de mettre en place les personnages principaux et il n'y aura pas forcément de continuité entre les enquêtes. Disons-le franchement, elle n'aura pas grand intérêt durant les premiers épisodes. Mais il se trame quelque chose d'incompréhensible dans Fringe, ça nous semble vide et pourtant on sent qu'il existe une part de richesse qui ne demande qu'à sortir, on la sent au travers des dialogues parsemés de termes scientifiques, au travers de ces évènements inexplicablement expliqués, la série porte un grand costume de physique, de science, de trucs pas normaux et ça nous titille le coin du museau (?) alors on continue à regarder, on continue à se demander si les scénaristes eux-mêmes savent ou ils vont, si toutes ces petites choses représentent les minuscules fondation d'une architecture bien plus ambitieuse, d'une mythologie naissante, bref, d'une vraie série SF. Est-ce le cas ?

 

 

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Oui, c'est le cas. Car à l'époque, Fringe et J.J Abrams (accompagné de ses scénaristes Alex Kurtzman et Roberto Orci) devaient faire face à un autre dilemme; Lost. La série étant terminée, nos trois bougres n'avaient pas le droit à l'erreur, les fans étaient derrière eux et ils savaient très bien que rien ne leur serait donné sur un plateau. Mais notre patience a été récompensée, dès la deuxième saison Fringe commence à développer sa continuité et sa mythologie se met en place jusqu'à atteindre son point culminant lors de la troisième saison - certainement la meilleure. Si les divers évènements, les voyages entre les deux mondes ou les phénomènes étranges sont le moteur principal de la série, la relation père/fils entre Walter et Peter en est le ciment, car c'est autour d'elle que Fringe va trouver sa dynamique, sa dramaturgie. On en profitera d'ailleurs pour saluer chacun des acteurs, de l'excellente Anna Torv (qui surjoue un peu dans la dernière saison) jusqu'au crédible mais pas sensationnel Joshua Jackson (étrangement bien plus convainquant en mode Matrix dans la saison 5), en passant par Jasika Nicole qui, bien qu'inutile, permet d'apporter un peu d'innocence et de légèreté dans l'intrigue ou encore Blair Brown, sans oublier l'étonnant Michael Cerveris. Mais l'oscar revient sans aucun doute à l'immense John Noble (qu'on retrouvera peut-être en bad-guy dans le prochain Star Wars de J.J Abrams), aussi impeccable en scientifique fou qu'en père torturé, l'un des meilleurs rôles de l'histoire de la série SF. Oui.

 

 

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La quatrième saison a tendance à stagner un peu plus. Moins intéressante que les autres, moins bien developpée, parfois aussi incohérente qu'inintéressante et ponctuée par un final relativement décevant, elle va pourtant faire honneur au thème principal de la série - rarement aussi bien utilisé - à savoir... le renouvellement. Tout est cyclique dans Fringe, tout se renouvelle et même les décisions qui semblaient avoir été prises dans le passé, sont peut-être en réalité des décisions futures, et inversement. Et le tout nous mènera à la cinquième et ultime ligne droite. Une cinquième saison transposée dans le futur qui s'attardera un peu plus sur ses personnages, sur la mythologie des observateurs (qui peut paraitre un peu conventionnelle, finalement) et qui tentera de reconstruire l'ensemble du puzzle. Si la série redevient passionnante, si cette saison fourmille une nouvelle fois de très bonnes idées, on regrette que le principe des mondes parallèles ne soit pas réutilisé, alors qu'il constituait pourtant l'élément fondateur de Fringe. La narration devient plus linéaire (le principe des cassettes qui, bien qu'intéressant aplatit totalement la dynamique de la série), certains rebondissements sont trop rapides (la "transformation" de Peter qui tombe à plat en dix secondes alors que ce petit détail pouvait constituer un élément narratif de qualité), parfois trop faciles (la team Fringe est recherchée par les Observateurs et ils arrivent tout de même à voyager quasiment n'importe où sans trop de problèmes), et ce jusqu'au final qui, bien qu'il nous congratule de la scène la plus émouvante de la saison, reste un poil trop... rationnel ?

 

 

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Bref, si Fringe n'est pas exempt de défauts ou d'incohérences, elle reste à coup sûr l'une des séries SF les plus passionnantes. Bourrée de références, portée par des acteurs de qualité et parsemée de moments de grâce, il est difficile pour tout amateur du genre de ne pas s'y attarder. Le seul problème qu'on peut lui accorder c'est de souffrir du syndrôme Lost -  ou du syndrôme J.J Abrams tout simplement - de grandes portes sont ouvertes, on y balance des cartons de génie et on en sort quelques poignées au compte-goutte en étirant le reste au maximum ; sur la durée c'est peu, mais c'est surtout inégal. Pourtant on continuera à suivre notre cher Abrams avec passion, car le jour ou son concept sera maitrisé de bout-en-bout, ce sera grand.

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