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Coffee & Cigarettes.
9 décembre 2012

Mais qui a retué Pamela Rose ?

Mais qui a retué Pamela Rose ? De Kad Merad et Olivier Baroux.

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Le mois de décembre est enfin arrivé. Les villes commencent à s'illuminer, on accroche des guirlandes sur les recoins de la ville, des tapis rouges sur le sol, des rubans moches autour des arbres, on observe les gens perdre toute notion de conduite dès l'arrivée d'un petit flocon de neige, on va chercher son petit sapin à 40 euros et on s'affale dans les magasins à la recherche des cadeaux qui feront paisir à notre entourage - ou pas, car quand vous observez le tapis roulant à la caisse d'un supermarché vous pouvez voir des choses parfois étonnantes. Je suppose que certaines personnes considèrent qu'une serviette de bain est un cadeau innoubliable. Oh, il y a aussi ceux qui ne veulent pas réfléchir et se contentent de mettre un peu d'argent dans une enveloppe avec un petit mot au dos: "tiens, achètes-le toi-même ton cadeau !". C'est l'attention qui compte vous dites ?

Et le manque d'inspiration est bien sûr encore présent sur notre fidèle grand-écran (tu la sens la transition ?). Nous avons encore eu droit ces derniers temps à quelques petites nouveauté, comme cette bande-annonce du prochain Star Trek et son affiche qui semblent tous deux pompés sur le travail de Nolan (avec en bonus un cri d'horreur extrêment bien joué à 0:40), une nouvelle vieille bande-annonce du Monde fantastique d'Oz avec ses décors bien numériques et surtout bien dégueulasses ou encore une bande-annonce de World War Z qui... oh faisons-le dans l'ordre vous voulez bien ? On commence dans la voiture avec du I am a Legend, on peut ajouter un peu de Cloverfield pour l'explosion, le camion poubelle filmé comme le train d'Inception, l'invasion façon 28 jours plus tard, des plans à la Transformers au milieu, une "médiatisation" de la contamination façon Contagion, une séquence sur le toit à la Resident Evil, une séquence d'avion à la 2012... oui mais admettons que l'entassement des zombies a plutôt de la gueule, et nous on aime les zombies alors pas de mauvaise langue. C'est donc sans aucune transition que je vais parler du retour de la désormais culte Pamela.

 

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Mais qui a tué Pamela Rose ? c'était un peu la Cité de la peur de Kad et Olivier. Un film qui bénéficiait d'une qualité d'écriture relativement bonne, avec un scénario plutôt bien ficelé pour une comédie de ce genre et d'un humour à la KDO. Dix ans après, Bullit et Riper décident de reprendre du service pour notre plus grand bonheur. Ou presque.

Toujours absurde, toujours burlesque, la recette qui a fait le succès de Pamela Rose ne change pas. On retrouve le même humour, les mêmes blagues, quelques personnages du premier volet, la désormais culte Fuego et j'en passe, on sent clairement que les deux compères ne se sont imposés aucune limite. On passera la première partie du film en compagnie d'un Riper bouffi comme Elvis, un Bullit en mode country qui manie à merveille l'harmonica, on verra comment se porte leur vie après toutes ces années passées et c'est pas toujours beau à voir. L'un doit se coltiner des gosses pendant que l'autre, à la retraite, verra son petit monde chaleureux s'écrouler à la manière d'un Truman Show. Tout ça pour quoi ? Non, pas pour sauver Pamela Rose puisqu'elle est morte, mais grâce à une petite parade sortie de nulle part, nos héros devront finalement tenter de sauver la présidente des Etats-Unis, rien que ça !

 

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Alors... oui, on l'accorde, Pamela Rose ne brille pas par son scénario. Si le premier film avait au moins l'audace d'avoir été écrit comme une "véritable" enquête policière, ici ce n'est plus tellement le cas. L'enquête est minimaliste et vite reléguée au second plan, tout est façonné de façon a créer le plus de gags possible. Doit-on s'en plaindre ? Eh bien oui, un peu quand même puisque l'enquête n'a du coup plus vraiment d'intérêt pour nos yeux de belettes, on déconnecte tout et on se laisse porter par ce qu'on voit à l'écran, sans se soucier du reste. Autre problème, la mise en scène souffre toujours des mêmes défauts que le premier volet, à savoir un rythme un peu bancal qui oscille entre les moments de pur délire, et les moments de platitude totale. Et enfin dernier souci, la qualité des blagues est descendue d'un cran. Certes, on rigole dans Pamela Rose, pour peu qu'on aime cet humour, mais on regrette que l'écriture soit bien moins fine qu'avant. Si on retrouve quelques scènes très KDOiennes (comme la fameuse séquence du "je ne peux rien vous dire", ou encore celle de la porte battante qui dure des plombes pour rien), on a également droit à un flot de gags légèrement moins drôles, comme du déjà-vu daté des années 90 qui n'aurait pas eu droit à un petit coup de lifting, et ça c'est un peu décevant.

 

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Néanmoins, Kad et Olivier ont su apporter une bonne dose de matière à leur film en allant piocher des références un peu partout. 24h chrono, La cité de la peur, Prison Break, Y a t-il un pilote ? Y a t-il un flic ?, en passant par les clins d'oeil aux anciens sketchs du duo comme le culte Kamoulox ou le I Believe i can fly, ou encore l'apparition de personnage improbables comme Dora l'exploratrice, de ce côté là il y a de quoi se mettre sous la dent. On notera aussi la qualité des seconds rôles qui n'hésitent pas à entrer dans la danse, des coupes de cheveux improbables de Laurent Lafitte (ou d'Omar Sy) jusqu'à Audrey Fleurot qui rappellera parfois dans son jeu et dans ses répliques l'innoubliable Chantal Lauby. Kad et O' n'hésitent pas non plus à casser une nouvelle fois ce fameux quatrième mur, que ce soit au travers d'une scène face caméra ou encore d'une séquence ou Kad s'étonne de l'importance de son rôle en lisant le scénario du film.

 

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Bref, il y a donc du fun dans ce nouveau Pamela Rose et tout ce qui faisait le charme du premier volet est bien présent; la déconstruction, le running-gag, la ringardise, le comique de répétition, les personnages loufoques, les séquences de grand n'importe-quoi, mais contrairement au premier volet on a l'impression de regarder un patchwork de l'humour KDO plutôt qu'un film avec une vraie histoire. La faute vient peut-être de cette décision à vouloir assurer la prise en main du scénario, des premiers rôles mais aussi de la réalisation, il aurait peut-être fallu garder quelqu'un sous le coude pour recadrer l'ensemble quand ça part trop en vrille. Trop peu inventif, pas assez intéréssant et, mine de rien, pas toujours drôle, si ça passe bien le temps on reste un peu déçu du résultat final, en deça de ce que l'on pouvait attendre.

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