Ghost Rider 2

Ghost Rider 2 de Mark Neveldine & Brian Taylor.

Inutile de revenir là-dessus, on sait tous que le premier volet de Ghost Rider est un navet sans nom. En même temps il a été pondu par MS Johnson, alias l'homme derrière Elektra et Daredevil, on ne peut donc pas subitement demander à notre poule de chier des lingots. Johnson est donc resté à la production cette fois-ci et a décidé de pousser un peu plus loin les limites du navet en allant recruter deux références dans le genre, alias le duo Taylor/Neveldine. Et ça paye !

Le résultat est bluffant, on retrouve des effets spéciaux dégueulasses, des effets de style qu'on aurait jamais imaginé voir dans un film programmé en salle (le vieil effet de postérisation, il fallait oser), une réalisation digne d'un téléfilm sous acide diffusé sur Nrj12 qui en profite pour sacrifier une pelletée de décors qui, pourtant, étaient chouettes à la base, un peu d'humour pour pimenter le tout et quelques répliques qui passent bien;
T'es pas censé avoir la foi ?
Je l'ai. Mais je crois aussi avoir des flingues.
N'oublions pas le scénario écrit avec les pieds, un final bâclé, des acteurs qui jouent aussi mal leur rôle que moi je joue de la flûte traversière avec un brownie coincé dans la gorge et un budget injustifiable de 75m$.

Alors oui, bien évidemment, Ghost Rider 2 est un film à prendre au minimum au second degré sinon ça n'a aucun intérêt, mais même si on se place dans cette optique, on ne peut pas s'empêcher de vouloir offrir un peu de notre compassion à l'équipe de Marvel qui doit assumer ces deux (et bientôt trois) films. Parce que si la réalisation est aussi tarée que son héros, si la dose d'humour minimum exigée est là, si Nicolas Cage est excellent en acteur de seconde zone et même si on retrouve également un petit Wilhelm scream pour la forme, il reste que l'horrible montage nuit gravement au rythme que tentent de créer nos deux compères avec leur caméra et leurs cadrages improbables, notamment avec ces interminables scènes de dialogues dont tout le monde se contrefout. Un film parodique qui, finalement, reste bien trop sage pour ce qu'il est. Et puis bon, Christophe Lambert au casting, c'est toujours l'annonce d'un film en bois, on nous a prévenus.

Bref, Ghost Rider 2 est bien évidemment une bouse si vous le prenez au premier degré, il restera également un navet si vous êtes plutôt second degré, mais on était pas loin du navet fun. Quitte à vouloir faire n'importe quoi et à sombrer dans le mauvais goût, autant aller dans l'excès. C'est tout ce qu'on est en mesure de demander pour le troisième volet.