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Coffee & Cigarettes.
12 février 2012

Super - 50/50

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Super de James Gunn.

Super est donc le deuxième film réalisé par James Gunn, après Slither en 2006. Un film de super-héros (ou presque) qui a profité de la période Kick-Ass pour faire sa promo mais qui finalement s'est montré très discret en plus d'avoir été un énorme flop (324 138 dollars de recettes pour un buget de 2 millions, ça pique). Et ce pour la simple et bonne raison que Super est un petit film indé un peu particulier et bien loin d'un Kick-Ass like. Déjà à cause de son budget, mais aussi grâce au traitement du scénario, bien moins humoristique et léger que son camarade.

Super est distribué depuis quelques temps en direct2dvd, avec un packaging plutôt séduisant d'ailleurs. Il raconte donc l'histoire de Frank, un homme plus ou moins ordinaire qui n'a aucun pouvoir et une vie de merde qui décide de devenir un super-héros après que sa femme soit partie avec un dealer. Le contexte du film se pose entre le dramatique et la comédie, avec des personnages parfois perturbés, parfois hystériques, parfois drôles, parfois touchants et parfois détestables, le tout enfermé dans une névrose continue qui conduira notre personnage principal à faire tout et n'importe quoi pour "combattre le crime" et tenter de récupérer sa femme par tout les moyens, quitte à être profondément ridicule. Là ou la comparaison avec Kick-Ass n'a plus vraiment de sens, c'est dans la mise en scène et dans la construction de l'intrigue. Super s'attarde sur des faiblesses, sur la folie de ses personnages, et si leurs actions semblent héroïques dans la forme, ce n'est ni conventionnel, ni "politiquement correct", comme on dit. Il y a de la violence, de la souffrance, du désespoir, de la solitude dans un univers aussi triste que laid... Super serait donc un Kick-Ass en version déprimé, abordant le même sujet mais d'une façon plus extrême et finalement, plus adulte. Et si je parlais de comédie, c'est parce que dans cet univers assez triste, il y a tout de même quelques gags, pas toujours subtils mais indisensable pour donner au film tout le cachet qui le définit.

 

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Le film est donc particulier, mélangeant le dramatique avec l'humour dans un scénario qui n'y va pas de main morte. Malheureusement il n'est pas sans défaut. Il y a déjà ces quelques petits effets de style façon bande-dessinée, ces "splat" et ces "wham" qui viennent donner un peu de fun à certaines scènes, mais c'est aussi moche qu'inutile. Ensuite il y a le côté technique qui lui aussi ne suit pas toujours. La photo est parfois dégueulasse (ce qu'on peut à la limite pardonner puisque les décors n'ont pas vraiment besoin d'être sublimés), et la réalisation est  tout de même très "série B". Il suffit de voir la fin de la scène ou Franck s'enfuit du manoir pourchassé par des dealers qui lui tirent dessus, l'ombre du caméraman sur le petit muret du portail presque aussi visible qu'un T-rex dans un aquarium est difficilement pardonnable. Mais on pardonne quand même, parce que le film réserve une dernière surprise: son casting. Rainn Wilson (qu'on peut voir dans le Hesher de Spencer Susser, un très bon film avec Joseph Gordon-Levitt et Natalie Portman que je vous recomande également) est tout bonnement excellent, en plus de former un parfait duo avec la jolie Ellen Page (pléonasme) qui semble avoir oubliée sa dose de Ritalin et qui prouve qu'elle est indéniablement une actrice de grande qualité - cela dit son doublage me pousse à vous conseiller la VO. C'est sans oublier Kevin Bacon, Nathan Fillion, Liv Tyler ou encore les seconds rôles comme Gregg Henry ou Michael Rooker qui donnent encore un peu plus de saveur au film.

 

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Bref, Super est donc un très bon film tristement laissé de côté par les distributeurs, aussi drôle que dramatique et qui a l'avantage d'être porté par un casting de grande qualité.

 

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50/50 de Jonathan Levine.

J'enchaine avec un autre film qui a souffert d'une distribution de merde en France - non je ne vais pas préciser qu'il est sorti le même jour que Twilight. 50/50 c'est l'histoire d'Adam, un jeune journaliste qui va, du jour au lendemain, apprendre qu'il a un cancer. Il va donc entamer un traitement ainsi qu'une thérapie, sachant qu'il a 50% de chances de guérir, d'où le titre.

L'histoire n'est pas forcément très originale, pourtant le film est traité avec une étonnante finesse, ce qui le rend un peu différent de certains films. Apprendre que l'on a un cancer, du jour au lendemain, on se doute bien que ce n'est pas une grande partie de plaisir, de ce fait le scénariste va opter pour l'optimisme et la légèreté plutôt que pour la lourdeur, sans pour autant oublier le côté pas très gai de son récit. Résultat, le film se pose dans les cases de la comédie dramatique, celle qui ne vous fera ni pleurer comme un chiffon (oui, les chiffons pleurent), ni rire à vous en déboiter la mâchoire, mais celle qui mélange ces deux émotions pour un résultat simplement frais et efficace. À noter que dans "comédie" je ne parle pas d'un film qui se fout de la gueule des cancéreux, loin de là. On suivra Adam dans ses périples, dans ses moments optimistes comme dans ses moments de doutes, on le verra "profiter" de cette situation pour mettre un peu d'ordre dans sa vie etc. En fait le gros point fort de 50/50, c'est qu'il s'approche plus de la vie réelle que d'une adaptation cinématographique, on voit donc chacun des personnages réagir à sa façon tout en suivant l'avancée du traitement d'Adam et les divers changements que ça peut engendrer, et c'est bien ça qui fait de 50/50 un film aussi intelligent qu'intéressant.

 

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Ici aussi le casting est plutôt bon. Tout comme Ellen Page, Joseph Gordon-Levitt est en train de devenir petit à petit l'un des acteurs les plus prometteurs de sa génération, son année 2012 prévue avec Nolan, Spielberg ou encore Tarantino semble d'ailleurs le prouver. On retrouve également Seth Rogen qui, malgré le fait qu'il endosse souvent les mêmes rôles, semble montrer une lueur de profondeur dans son jeu, ainsi qu'Anna Kendrick, Bryce Dallas Howard et Anjelica Huston qui font leur part du travail pour que film remplisse son contrat haut la main.

Bref, si on peut regretter un scénario un poil trop linéaire, 50/50 reste un film frais doté de bonnes lignes de dialogues, de bonnes situations et d'un bon mélange entre drame et comédie.

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