Sherlock Holmes 2

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres de Guy Ritchie.

Inutile de présenter Guy Ritchie, Arnaques, crimes et botanique et Snatch ont suffit à bâtir sa réputation et à en faire l'un des meilleurs cinéastes britanniques de notre époque. Il s'est donc attelé à ce nouveau volet de Sherlock Holmes, le précédent étant d'un cru relativement bon, il est normal qu'on se précipite sur celui-ci.

Alors Sherlock Holmes c'est quoi ? C'est une enquête, c'est deux personnages et... c'est tout ? Oui, en fait oui. Le film n'a pas la prétention de vouloir faire fondre nos neurones, c'est un film hollywoodien, efficace et qui se contente de vous faire passer un bon moment. Mais ce n'est pas un film vide, comme beaucoup d'autres. Ce qui fait le charme de Sherlock Holmes c'est avant tout ce duo d'acteurs, celui de Sherlock et du Doc Watson, joués respectivement par Downey Jr. et Jude Law. La notion du duo est tellement forte qu'ici elle s'apparente à un couple plus qu'à une équipe, et la façon qu'a Ritchie de mettre en scène cette relation est absolument géniale. Un peu de conflit, un peu d'humour, des dialogues piquants (quoique le jeu de dialogue est un peu moins exploité dans ce volet, malheureusement) et toujours beaucoup de justesse, au final la relation entre les deux personnages crève littéralement l'écran (enfin non, pas littérallement) et donne toute sa force au film. On peut noter à ce propos que nos deux compères semblent un peu plus... à l'aise, un peu plus détendus que dans le précédent volet, et le fait qu'ils chipotent un peu moins donne encore un peu plus de force à l'humour. Humour toujours très fin, comme le sont les britanniques, bien entendu.

L'intrigue, elle, n'est pas forcément passionnante, sans être reléguée au second plan pour autant, on suit avec plaisir nos protagonistes se battre contre un nouvel ennemi, on a droit à quelques petits rebondissements (pas assez à mon goût, mais), les phases d'énigmes sont plus appuyées et on retrouve tout les éléments du premier volet dans un ensemble convenablement ficelé. La différence entre les deux films se pose principalement sur le rythme. Ici, Ritchie opte pour quelque chose d'un peu plus "stylisé" je dirais, offre un peu plus de pèlerinage, un peu plus d'action, un peu plus d'humour... bref, il se sépare d'un peu de superflu, renforce l'efficacité et ajoute une nouvelle touche d'aventure pour rendre ce volet encore meilleur que le premier. Je dis stylisé parce que Ritchie se sert beaucoup plus (trop pour certains, sans aucun doute) de plans numériques, de ralentis et autres délires de mise en scène, ce qui peut parfois casser le côté fun et cool du film. Mais à voir la magistrale séquence de poursuite dans les bois, ou même ce combat/jeu d'échec mental à la fin du film entre Holmes et Moriarty filmé à la Phantom, il serait inhumain de lui reprocher ça.

Du côté des noms, on retrouvera bien évidemment Robert Downey Jr., toujours impeccable comme à son habitude et toujours épaulé par l'excellent Jude Law qui, a eux deux forment un couple absolument parfait, il faut donc saluer la personne qui s'est chargée du casting original. On retrouve également Stephen Fry, plutôt bon malgré une coupe de cheveux hideuse ainsi que Jared Harris, excellent en Moriarty. Côté féminin on sera accompagnés, un court moment malheureusement, par Rachel McAdams, puis par Madame Watson jouée par Kelly Reilly et enfin par Noomi Rapace qui réussi à merveille sa reconvertion post-Millenium puisqu'après Ritchie, elle sera à l'affiche du Prometheus de Ridley Scott. Guy Ritchie qui, d'ailleurs, s'amuse comme un enfant dans un terrain de jeu qu'il connait bien et nous offre des plans sublimes, enveloppés par une superbe photo et la musique évidemment superbe de Hans Zimmer.

Bref, ce nouveau volet de Sherlock Holmes fait la part belle à l'action, à l'aventure et à l'humour, toujours de façon classe et décontractée, et si certains trouveront que le côté brittanique s'efface un peu trop sous la couche hollywoodienne, il serait criminel de dire qu'Holmes n'a pas rempli son contrat haut la main.